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José Louis and the Paradox of Love : un tournant dans la carrière de Pierre Kwenders

Au FME, on chérit tous les artistes qui ont foulé nos scènes. Or, s’il y a un musicien que l’on peut considérer comme faisant partie de la famille du festival, c’est bien Pierre Kwenders. Le 29 avril prochain, l’auteur-compositeur et DJ montréalais lancera son troisième album studio en carrière : José Louis and the Paradox of Love; disque qui fait suite aux éclectiques et festifs Makanda at the End of Space the Beginning of Time (2017) et Le dernier empereur bantou (2014).


Pour le Montréalais d’origine congolaise, ce nouvel effort est considéré comme un important tournant dans sa carrière. On l’a rencontré afin d’en découvrir un peu plus sur la démarche artistique qui a mené à la création de cet album. On en a également profité pour échanger sur cette relation unique qui l’unit à l’organisation du festival ainsi qu’aux festivaliers qui assistent toujours en grand nombre à ses concerts.

Pierre Kwenders au Poisson Volant 2021 - Christian Leduc_7241
Rouyn-Noranda, Festival 
Presqu'île d'Osisko.
Pierre Kwenders / Poisson Volant 2021 – Crédit photo: Christian Leduc


Un album intime, étonnant et émouvant


Ce qui marque lors de l’écoute de ce nouveau long format, c’est le ton intimiste, et forcément un peu plus posé, qui caractérise cette création. Pierre Kwenders, de son vrai nom José Louis Modabi, le confirme : « C’est mon album le plus personnel. Je suis comme un livre ouvert. Je raconte mon parcours personnel à travers mes expériences amoureuses et familiales. Au fond, c’est une évolution normale pour moi. Au cours des dernières années, j’ai découvert des facettes que je ne connaissais pas de moi-même. Mon souhait le plus cher, c’est qu’en partageant ces différentes expériences de vie, je puisse aider les gens à guérir de certaines douleurs. Si ça arrive, ça me fera énormément plaisir ».


Des collaborations essentielles qui font vibrer le Montréalais


Cela dit, les fans de Pierre ne seront pas trop dépaysés à l’écoute de José Louis and the Paradox of Love. Encore une fois, il a fait appel à une multitude de collaborateurs. De Win Butler (Arcade Fire) en passant par le DJ états-unien King Britt et le Torontois Uproot Andy, pour ne nommer que ceux-là, toutes ces contributions réjouissent au plus haut point Pierre : « Travailler avec autant de collaborateurs, ça me fait vibrer et ça me fait découvrir des horizons musicaux différents des miens. De plus, ça me challenge en tant qu’artiste et ça donne un autre éclairage à mes chansons. Avec chacun de ces collaborateurs, on essaie toujours de trouver le juste milieu entre nos identités respectives. Et il y a tellement de talent dans le monde entier, pourquoi ne pas le partager ? ». On reconnaît ici la personnalité rassembleuse de l’artiste.


« Ces collaborations prennent toujours forme de manière naturelle. Par exemple, lorsque j’ai enregistré la version démo de la chanson Kilimanjaro, je l’ai réécoutée et je trouvais qu’il manquait quelque chose. J’ai donc envoyé cette version à un musicien et ami portugais qui me semblait plus en mesure de l’amener dans la bonne direction. Il m’a retourné sa version et ça m’a tout de suite plu ».


Un processus créatif décontracté… comme la personnalité de Pierre !


Pierre affectionne particulièrement le travail en studio : « J’aime beaucoup composer et écrire en studio. Au quotidien, je prends beaucoup de notes. Donc, en compagnie du réalisateur, on travaille sur des rythmes et des sons. Parallèlement, je consulte mes notes remplies de textes et d’idées. J’essaie alors de dénicher ce qui pourrait fonctionner sur la musique que nous sommes en train de travailler. Je peux également arriver en studio avec un texte déjà prêt. On essaie alors de le décortiquer et de l’adapter à la musique, et vice-versa. En fait, je n’ai pas de processus créatif précis. Je laisse la magie s’exprimer ».


Le FME : une importance capitale dans la trajectoire de Pierre


La relation privilégiée qu’entretiennent les festivaliers et l’organisation du FME avec Pierre est hautement chaleureuse. Le principal intéressé le proclame haut et fort : « Le FME, c’est la famille ! Le festival m’a vu grandir et m’a supporté dès le début. J’ai fait le tout premier Quartiers d’hiver et ce fut l’un des plus beaux moments vécus dans ma carrière. On jouait au Diable Rond et je chantais une chanson assez douce. J’ai alors demandé au public de s’asseoir au sol avec moi. Tous l’ont fait sans exception ! Ce moment constitue l’un des faits saillants de ma carrière et j’en garde de merveilleux souvenirs. En passant, je ne refuse jamais une invitation du FME… et j’aimerais beaucoup y être cette année ! ».


Le message est passé !


Le 29 avril prochain, procurez-vous le nouvel album de Pierre Kwenders : José Louis and the Paradox of Love; un disque plus personnel et, par le fait même, émouvant. Et qui sait, peut-être aurez-vous encore une fois la chance d’assister à l’une de ses prestations dans le cadre du festival ? On se le souhaite !

Pierre kwenders au quartier d'hiver en 2015- Diable Rond, FME. Rouyn-Noranda.
Pierre Kwenders / Quartiers d’hiver 2015 – Crédit photo: Dominic Leclerc

Le FME côté scène : Rencontre avec Louis-Jean Cormier!

Tranquillement mais avec engouement, le Festival de Musique Émergente s’en va vers sa 19e édition. Chaque année, ce sont des milliers de festivaliers qui en repartent heureux et comblés, le cœur et les oreilles remplis de musique et de découvertes! Mais qu’en est-il du côté des artistes? On a posé la question à Louis-Jean Cormier, qui a multiplié les visites avec Karkwa, en solo ou bien lors du concert exceptionnel de Karkwatson en 2018.

Louis-Jean Cormier - FME - 2012
Louis-Jean Cormier au FME 2015 / Crédits photo : Louis Jalbert

Présent dès le premier FME!

« L’ensemble de ma carrière en musique a été quand même orchestré et épaulé par Sandy Boutin, un des personnages qui a été à l’origine de la création du festival et qui était également le gérant de Karkwa. Il y a eu les balbutiements du FME, et ça a commencé pratiquement en même temps pour nous. À partir de ce moment-là quand tu rentres par la grande porte, tu développes une relation familiale assez rapidement. Ce festival-là est parti de zéro et a pris du galon avec les années. Moi je suis ravi de pouvoir assister à la floraison d’un tel festival. J’ai su dès le jour 1, dès la première rencontre que j’ai eue avec Sandy, que ça allait devenir quelque chose d’important. »

LE FME, c’est la famille! 

« C’est très confortable avec les années et chaque année c’est de mieux en mieux! J’ai un rapport un peu floué avec le FME par le simple fait que j’étais là au départ, donc je suis accueilli par l’équipe comme un membre de la famille. Mais à ma connaissance je ne connais personne qui est parti fâché ou frustré, je n’ai que des bons échos, jamais de mauvais commentaires ou une mauvaise expérience. En bout de ligne je pense que c’est très positif au sein de la grande famille artistique. C’est très important, car c’est un festival qui se hisse dans le top 5 des festivals qu’on veut faire, ce qui fait que souvent, des artistes un peu plus sélectifs avec le choix de leurs dates ou qui ne vont pas accepter tous les contrats, veulent absolument participer au FME. C’est important dans la pérennité d’un événement de se hisser à ce niveau-là. »

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Karkwatson au FME 2018 / Crédits photo : Louis Jalbert

Le FME amène la culture en région

« Il y a une plus-value pour la clientèle autant que pour les artistes, car il y a cette notion d’isolement, cette impression d’être un petit peu coupé du monde. Il y a quelque chose de plus dépaysant dans le bon sens et ça ajoute à l’expérience. C’est pratiquement une sorte de pèlerinage, en particulier sur le retour, là où tout le monde est vraiment magané, a la gueule de bois, puis il y a la route vers Montréal. Tous les artistes qui ont joué au FME sont capables de raconter une anecdote de retour de FME! »

 Le FME, une usine à souvenirs!

« Il y a une tradition qui perdure encore aujourd’hui, à chaque fois que je me rends au FME, avec Karkwa ou en solo, il faut absolument arrêter à La Chaumière de Mont-Laurier, une pataterie où on peut manger de la poutine et des hamburgers. C’est devenu un classique autant pour les Karkwa que pour plusieurs musiciens que je connais. Tu te dépêches de quitter Montréal avant le trafic et peu importe l’heure, tu t’arrêtes et tu t’empiffres d’une bonne poutine! Sinon au retour de tournée, ce n’est pas surprenant de repartir avec un membre du groupe en moins, qui est dans un camion d’une autre tournée qui est ailleurs, etc…puis tout le monde s’arrange! C’est pratiquement une parade, comme un genre de convoi. Il y a ce côté-là très familier, très collégialité. »

De notre côté, on croise les doigts pour l’accueillir cette année et l’entendre interpréter des pièces de son nouvel et sublime album Le ciel est au plancher! En attendant, n’hésitez pas à nous partager votre chanson préférée de Louis-Jean Cormier!

Karkwatson - FME - 2018
Karkwatson au FME 2018 / Crédits photo : Louis Jalbert