Après un vingtième anniversaire post-pandémique réussi, le FME est de retour avec une vingt et unième édition. Du jeudi 31 août au dimanche 3 septembre prochain, les organisateurs de l’événement ont élaboré une programmation qui fera la belle part aux découvertes et aux primeurs. Bien sûr, le FME prend toujours grand soin de son identité visuelle et de sa signature graphique et scénographique.
Bref, à quelques semaines de l’événement, nous en avons profité pour jaser musique avec Marilyne Lacombe, responsable de la programmation musicale du FME, et nous avons échangé avec Alexe Séguin-Carrier, directrice artistique de l’événement.
Une programmation élaborée dans un contexte économique difficile
Après des années d’aides gouvernementales — pour les raisons que l’on connaît —, les festivals québécois doivent maintenant affronter la dure réalité, surtout avec la cessation des subventions, mais aussi avec l’inflation galopante qui a dominé l’actualité économique des derniers mois.
« En fait, dans cette conjoncture, ça coûte plus cher pour les bands d’aller sur la route, ce qui a un impact direct sur les cachets offerts. Et c’est sans compter sur le fait que pour la plupart de ces groupes, Rouyn-Noranda est souvent un détour dans la planification d’une tournée de spectacles. Donc, oui, le défi a été plus grand. Cela dit, grâce à la relation de confiance qui a été bâtie durant toutes ces années avec les artistes et les agences, on réussit toujours à trouver des solutions satisfaisantes pour tout le monde », explique Marilyne.
Des découvertes et des premières qui combleront le mélomane exigent
Puisque le FME est de retour à 100% dans sa forme originelle, les découvertes et les primeurs seront donc légion. Parmi les premières, il y aura Laurence-Anne qui viendra présenter un concert tout juste avant la sortie de son album prévu le 8 septembre prochain. Le lendemain, c’est Elisapie qui fera la même chose avant la parution d’Inuktitut, le 15 septembre.
Et cette année, quels sont les artistes à découvrir impérativement selon Marilyne ?
« J’y vais immédiatement avec la Canadienne Tess Parks. Depuis 2016 qu’on essaie de l’avoir sans succès. Mais cette année, c’est chose faite ! Les fans de rock psychédélique vont adorer. Dans la catégorie noise, je jette mon dévolu sur The Psychotic Monks qui sera au Cabaret de la Dernière Chance, le vendredi 1 er septembre. Côté rap, j’adore la rappeuse Myst Milano et dans le penchant expérimental du genre, je conseille fortement d’aller voir Truckviolence au Cabaret de la Dernière Chance, le samedi 2 septembre. Ce sont deux « kids » originaires d’une communauté autochtone albertaine qui ont décidé de s’installer à Montréal. Ceux qui affectionnent la formation américaine Death Grips vont adorer le duo. Enfin, tout juste avant Truckviolence, je suggère aussi d’assister à la prestation qui sera offerte par Jodie Jodie Roger, artiste qui est une sorte de sœur spirituelle de Backxwash ».
Une identité visuelle cohérente avec celle du FME
À la fin de chaque année, la direction artistique du FME doit sélectionner l’œuvre qui permettra de créer l’affiche officielle de l’événement. C’est à partir de cette image qu’est décliné l’ensemble des éléments visuels destinés à l’habillage des lieux où sont érigées les différentes scènes à travers la ville.
« Lors de la recherche préliminaire, je trouvais ça important de parcourir ce qui se fait ici en région et ensuite au Québec. J’ai entre autres été inspirée par le travail d’installation de Émilie B. Côté pour la thématique du champignon. Par ailleurs, nous essayons de collaborer sur un projet pour l’événement. De plus, j’ai également visionné le documentaire Fantastic Fungi, qui m’a confirmé que les champignons allaient être l’icône de la 21 e édition », explique Alexe.
À partir de là, Alexe se met à la recherche d’un coup de cœur dans la collection des artistes, coup de cœur qui permettra à la direction artistique de créer l’affiche et toutes les déclinaisons visuelles.
« Je suis finalement tombé sur une série de photos réalisées par Camille Gladu-Drouin et par la scénographe Catherine Desroches-Lapointe. J’ai été charmée par leur concept mélangeant photographie, scénographie et jeu du corps. Quand j’ai vu la photo, j’ai tout de suite adoré la luminosité, la « vibe » et la chaleur qui s’en dégageaient. L’îlot de champignons, judicieusement assemblé, son allure quasi surnaturelle, la relation mystérieuse avec la main… j’avais trouvé ! », poursuit Alexe.
Évidemment, quand il s’agit de sélectionner une œuvre, il faut qu’elle soit cohérente avec l’identité véhiculée par le FME : « C’était important pour moi de comprendre la démarche derrière l’œuvre, que ça fonctionne avec l’essence du festival. En discutant avec les artistes, j’ai découvert que leur démarche tournait autour de la capacité d’adaptation, de la relation entre l’humain et la nature, du caractère éphémère de la vie, de faire avec ce qu’un lieu impose, etc. J’ai toute de suite fait le parallèle avec la place du festival dans la ville et à la capacité de notre événement à s’adapter. Bref, tout ça était cohérent et c’est sans parler de l’analogie avec le champignon ».
« Et comme si le lien n’était pas assez fort, pendant qu’étaient célébrés les 20 ans du FME, l’œuvre photographique « Sous-bois » qui allait nourrir la 21e édition prenait forme quelque part en forêt pendant une résidence de création de Camille et Catherine », conclut Alexe.
Chaque année, la direction visuelle adoptée par l’événement ne se décide jamais sur un coup de tête. Tout est bien soupesé et analysé afin que celle-ci soit en parfaite cohérence avec l’ADN identitaire de l’événement… et c’est l’une des importantes responsabilités assumées par Alexe et son équipe.
Alors, comme vous pouvez le constater l’équipe du FME est fin prête à vous accueillir. Donc, si vous avez envie de faire des découvertes musicales mémorables dans une atmosphère festive et visuellement soignée, ça se passe assurément à Rouyn-Noranda le week-end de la fête du Travail !
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