Les travailleurs de l’ombre – épisode 5 | Le responsable de la billetterie

Avant toute chose, l’équipe du FME aimerait vous souhaiter une excellente année 2022 et on se souhaite une prochaine édition 20e anniversaire plus « libérée » ! Donc, en ce mois de janvier frigorifié, on vous propose un cinquième portrait portant sur les travailleurs de l’ombre œuvrant au festival. Alors, sans plus tarder, faites la connaissance de Gabriel Maltais, responsable de la billetterie du FME.

Gabriel Maltais
Gabriel Maltais

Un responsable de la billetterie, ça mange quoi ?

Toute la logistique entourant la vente des billets, des passeports et l’octroi des accréditations a connu de nombreux bouleversements au cours des 20 années d’existence du festival. L’avènement d’Internet a grandement changé la donne quant à la gestion générale de la billetterie. « En fait, le titre de mon poste n’est pas tout à fait représentatif de mon véritable rôle au FME. Lorsque je suis arrivé en fonction il y a 12 ans, les billets et passeports étaient acheminés par la poste aux festivaliers. Avec la venue des billets virtuels, mon rôle a passablement changé. Je m’occupe aujourd’hui de numériser les billets et passeports vendus afin de dresser les listes destinées aux salles de spectacles. Ainsi, selon ce qui a été vendu, on est pas mal en mesure de prédire l’achalandage de la vaste majorité des concerts et prévoir quelques billets supplémentaires, s’il y a lieu », explique Gabriel.

La capacité organisationnelle et la rigueur de l’équipe sont souvent mises à rude épreuve. « On doit libérer des places pour les acheteurs de billets individuels qui se manifestent à la dernière minute. Évidemment, on doit réserver des « sièges » pour les détenteurs de passeports, mais s’ajoute également les médias et les professionnels de l’industrie. Un casse-tête exigeant, mais heureusement stimulant ! », poursuit-il avec enthousiasme.

Une journée dans la vie d’un responsable de la billetterie du FME

Pour chacun des spectacles, l’équipe de Gabriel doit effectuer des tâches précises afin que les responsables des salles soient en mesure de bien gérer l’affluence. Ces mêmes gestionnaires doivent aussi planifier le nombre d’employés et de bénévoles dont ils auront besoin tout au cours d’une soirée. « Une heure avant les concerts, on met fin à la vente en ligne. On numérise l’ensemble des billets, des passeports et des accréditations pour que chacune des salles ait en main la liste la plus précise possible. On prépare un fonds de caisse qu’on fournit au responsable de la salle et, finalement, on planifie le protocole des entrées. Rien ne doit être laissé au hasard ».

Gabriel Maltais
Gabriel Maltais et Cathy Gélinas

Faire tripper le festivalier : l’objectif ultime de Gabriel !

Ce directeur des opérations fixes chez un concessionnaire automobile adore structurer, organiser et gérer. Son souhait le plus sincère ? Offrir une expérience mémorable pour la vaste majorité des festivaliers présents. « J’ai eu la piqûre moi-même en tant que festivalier lors des trois premières éditions du FME. C’est un événement musical à part des autres. Les gens sont accueillants et fiers. La proximité avec les artistes est palpable. Alors, imagine, comment ça m’a donné le goût de m’impliquer ? D’avoir un poste comme le mien, je trouve ça vraiment grisant ! ».

Et Gabriel ne tarit pas d’éloges à l’endroit de la gang du FME. « Avec cette bande de fous, tu proposes une idée originale, quasi casse-cou, et tu peux être sûr que cette idée folle verra le jour ! », affirme le sympathique bénévole.

Des soirées un peu plus difficiles…

À certains moments, Gabriel a dû apprendre son rôle à la dure. Il garde en mémoire une soirée plus difficile… « Je me souviens entre autres d’un spectacle au Cabaret de la Dernière Chance qui affichait complet à 22h30 et qui avait lieu à minuit… et pourtant une longue file d’attente s’était formée. C’est ce qu’on appelle « échapper une salle » ! Au cours des 12 dernières années, ce n’est pas arrivé souvent, mais quand ça survient, le niveau d’adrénaline augmente rapidement, mettons…», s’esclaffe Gabriel.

Les tâches assumées par le responsable de la billetterie sont névralgiques dans la réussite d’un événement d’envergure comme le FME. L’automne prochain, quand vous attendrez patiemment d’avoir accès à un concert, ayez une pensée pour Gabriel. C’est lui et son équipe qui, en partie, rendent votre FME plus agréable !

Gabriel Maltais
Gabriel Maltais

LES ÉTOILES PARMI LA FOULE – ÉPISODE 3 | OUSSAMA AFFANE : PRENDRE RACINE, APRÈS ÊTRE TOMBÉ EN AMOUR

Pour certains, un coup de tête se résume à acheter impulsivement la collection complète des Harry Potter sans prendre le temps de regarder le prix. Pour Oussama Affane ce fut de plier bagage et d’amorcer une nouvelle vie à 10 heures de route de chez lui, afin de vivre le grand amour. Comment un simple road trip dans la capitale du Cuivre a été l’amorce d’une idylle amoureuse entre un homme d’ailleurs et un festival bien d’ici? « J’ai toujours cru aux surprises de la vie », me dit-il en riant.   

D’où viens-tu? 

Je suis natif du Maroc d’une petite ville qui s’appelle El Jadida. C’est une petite ville côtière artistique un peu comme ici. Il y a beaucoup d’artistes, une très forte culture et les paysages y sont vraiment beaux. Je suis directement venu à Montréal en 2016 pour y faire des études. Après, je suis allé à Québec pour faire ma maîtrise et, de Québec, je suis venu à Rouyn-Noranda. 

Oussama Affane
Oussama Affane

Se lancer dans l’inconnu 

Je suis venu ici que pour le FME, grâce à un ami qui m’a demandé de venir. Au début, je ne voulais pas y aller. Je n’avais jamais entendu parler de Rouyn-Noranda. Même que la première fois qu’on m’a dit ce nom, je croyais que c’était une ville en Afrique. Je me suis finalement laissé convaincre par mon ami Patrick et je suis venu. Dès que j’y ai mis les pieds, ça été le coup de foudre automatique. Je ne sais pas ce qu’il m’est arrivé. Parfois, tu pars à un endroit et tu te laisses aller. Tu laisses ton avenir au destin et c’est ça qui est arrivé. Je ne peux pas te le dire à 100% si je vais rester ici, mais j’aime la ville. LE FROID, ÇA NE ME DÉRANGE PAS! 

S’abandonner au festival et ses beaux yeux

Le FME a une forte influence sur moi. J’y suis venu 3 jours et c’était complètement fou. C’est une petite ville… et il y a des spectacles partout! J’aime dire que c’est un petit Montréal au niveau culturel. J’ai tout adoré. Je me rappelle que j’ai vu la murale de Richard Desjardins et c’est rester dans ma tête. C’est ce genre d’images qui m’ont convaincu de venir une première fois. Je me suis parlé à moi-même et j’ai réalisé que c’était un bel endroit et que je risquais d’y passer un bon moment. Une fois rendu sur place, je me suis dit : « Pourquoi ne pas rester ici ». Après, c’est le destin qui a continué de faire les choses. 

L’effet WOW 

Les spectacles, la qualité de la musique et la nature sont des choses qui m’ont marquées. Le plus étrange, c’est que le spectacle qui m’avait le plus surpris lorsque je suis venu… je ne l’ai jamais vu! Mais j’ai trouvé l’idée vraiment plaisante. On était partis au mont Kékéko pour voir un spectacle en haut de la montagne, mais on est arrivés en retard donc on l’a manqué. Malgré tout, j’ai vu les vidéos après sur internet et j’ai vraiment trouvé ça génial. Ce genre de choses qui sortent de l’ordinaire ont vraiment joué sur ma décision de rester ici. Voir le spectacle d’un artiste, dans la nature, à l’intérieur d’un canoë c’est un mélange qui est vraiment particulier. C’est comme si l’on avait dompté la nature pour la musique. 

Fred Fortin - FME - 2018
Fred Fortin, Mont Kekeko FME 2018 / Crédits photo : Louis Jalbert

Aujourd’hui, comment vis-tu ton FME? 

Premièrement, je prends des congés pour le FME. Mais ce qui m’a marqué c’est l’année 2020 pendant l’édition COVID. Je m’étais levé tôt le matin pour aller voir un show sur la rue piétonne au centre-ville. Juste après il a fallu qu’on se dépêche à aller voir un autre spectacle loin au lac Flavrian. Ensuite, je suis retourné en ville voir un autre concert. On a fini avec la nuit électro! C’est allé tellement vite, que je ne me rappelle même plus comment la journée s’est passée. Ça a été tellement fou.

Le « plus-value » du FME

La grosseur du festival! J’ai vu de gros festivals à Québec et c’est beau, mais c’est très grand… et moi la grandeur je trouve ça plate. Le FME, c’est grand aussi, mais je me sens près des artistes et c’est ça pour moi le plus important. En 2020, j’ai fait du bénévolat et j’ai rencontré des artistes avant leur spectacle et on parlait avec eux. On échangeait des histoires et on échangeait même nos contacts. C’est comme ça que ça se passe ici. Les artistes ont une ouverture qui n’est pas présente chez tout le monde et c’est facile de se faire des amis parmi les artistes. Même mes meilleurs amis sont des personnes qui faisaient des spectacles et que j’ai rencontrées après leur prestation. Ils m’ont invité et on a joué de la musique ensemble! Notre amitié a commencé comme ça! 

Que dire à un indécis? 

TENTE TA CHANCE! De mon côté, c’est la distance entre Rouyn et Québec qui m’a un peu bouleversé! Je me disais : « C’est au nord! Qu’est-ce que je vais aller faire là-bas! ». Mais quand tu viens, tu réalises que c’est quelque chose de singulier! 

Loin de son Maroc natal, Oussama a su retrouver, entre la 7e rue et le lac Osisko, les bras grands ouverts d’un festival chaleureux et accueillant. Sans le dire, il reprend très bien les paroles de Boule Noire « Aimer d’amour, c’est aimer comme moi je t’aime ».

Ambiance-Vieux Noranda-Christian Leduc
Crédits photo : Christian Leduc

Article par Anthony Dallaire