Guide pour la nouvelle célibataire au FME

C’est cet hiver que je vis mon premier FME solo. Ça fait environ 10 ans que j’ai pas été célibataire, je vous avouerais que je suis quelque peu rouillée de la chose. Tinder ça existait pas dans ce temps-là, on se cruisait à coup de pages Myspace, c’est tout dire. Je vous mentirais en vous disant que ça m’angoisse pas un peu, mais essayons de voir la chose avec humour et désinvolture, ha!

C’est sûr qu’aller voir des shows toute seule, c’est pas tentant. Mais le tout se passant à Rouyn, le risque de rencontrer quelqu’un que tu connais est non négligeable. Et contrairement aux années précédentes, plus besoin de suivre l’autre pour voir des affaires dont tu n’as rien à cirer. Eh oui, t’es libre asteur, tu fais ce que tu veux, pis si t’as pas le goût d’aller te taper la nuit métal, grand bien t’en fasse, tu peux ben aller voir le dude qui était à la Voix à place, si ça te tente! Plus de compte à rendre à personne, tu vas pisser quand ça te chante, pis si c’est plate, tu changes de salle, that’s it! Personnellement, quand c’est plate, je finis toujours au Bar des chums, mais c’est selon. (On en profite pour se lancer dans un You can go your own way bien senti au karaoké, toujours de mise.)

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Là, tu te remémores la fois que vous étiez rentré à l’hôtel après le show des Hay babies! à 2 heures du matin, en chantant à tue tête, quelque peu éméchés. Oh! que vous pensiez être on point avec vos harmonies…mais toute seule, des harmonies, c’est plus touchy un peu. Pis tsé, ne plus être obligé de gérer personne sur la brosse, c’est pratique aussi. Sauf si c’est toi. Gères-toi, fille.  Pis d’un coup que tu te rappelles plus ce que ça l’air quelqu’un qui se gère pas, un petit visuel des fois ça ramène ben des affaires en perspective.

Bon, là tu vas me dire, t’as plus ton buffer en cas de gars creepy qui te fait de l’oeil au bar. C’est vrai, mais penses y un peu. Tsé, le bassiste un peu nerd que tu checks du coin d’un oeil peu subtil depuis le début du week-end? Ben go for it! Y a personne pour te stooler asteur si tu y dis que t’étais la meilleure dans ta classe d’impro pour l’impressionner. Au pire, ça te fait une histoire à raconter plus tard. Le FME, c’est une belle occasion de faire des rencontres intéressantes. Y a du hipster au pied carré, pis ça ben, ça change du gars qui te parle juste de pick up pis de gros bucks. Enjoy!

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C’est ben le fun aussi là, d’être pognée en arrière, pis de se coller parce que l’autre veut pas aller en avant du stage, mais si t’es comme moi, pis que tu mesures le moindrement en bas de 5 pieds, tu vois fuck all. Faque break free pis vas y en avant! Anyway, ça c’est juste non:

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Finalement ben, c’est ben plate là, mais comme je le mentionnais plus haut, t’es à Rouyn, faque ton ex, ben tu vas le voir. Souvent. L’important c’est de rester calme et cool.

Ou de revirer de bord, no judgement.

Du gros plaisir en perspective ça. Pis au pire, on se rejoint au Bar des chums!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire de lait

La première édition des Quartiers d’hiver est l’édition dont j’me rappelle le mieux, celle qui est gravée dans ma mémoire (sélective) pour un méchant bout. C’était ma première sortie depuis mon accouchement et surtout, SURTOUT, ma première bière depuis 9 mois. Les 9 mois de sobriété les plus durs de toute ma vie parce que ma grossesse n’a pas été de tout repos. J’aurais voulu boire pour oublier, mais passons. Pas boire pendant 9 mois et recommencer ça en championne avec une Boréale, c’est ben moi. J’étais tellement excitée de mettre mes lèvres sur le goulot et de boire ce ‘’délicieux ‘’ nectar que j’ai dû laisser au moins 5$ de tip à la serveuse du Paramount. Le band Heat venait de commencer leur set et après 3-4 gorgées, j’me sentais déjà un peu feeling. J’avais un p’tit sourire en coin pis j’étais ben fière de montrer aux autres que malgré mes points de sutures assez frais, je marchais comme une championne la tête haute avec un léger déhanchement de bassin. Je prenais des selfies avec mon amie pis je regrettais de pas avoir de selfie stick (mais c’est contre mes valeurs, je ne peux pas). Dans ce temps-là je n’avais pas d’Instagram mais c’est sûr que j’aurais posté genre 100 photos avec comme commentaire I’M ALIVE !!!

Une fois la première Boréale terminée, j’ai dû me rendre aux toilettes parce qu’à ce moment-là, j’avais comme rien entre ce que je buvais et ce que je pissais, c’était comme une ligne directe sans interruption de service. C’est en sortant de la cabine que j’ai remarqué, en me regardant dans le miroir, que J’AVAIS 2 RONDS DE LAIT SUR LES SEINS !!! Mon corps me criait d’allaiter pis moi, je l’ai ignoré. Telle fut alors sa réponse, à grand coup d’humiliation sur mon trop plein de bonheur extérieur. Mon bonheur de vivre s’est transformé en obsession de retourner chez nous pour pleurer. Quand je suis sortie de la salle de bain pour faire face au monde, on dirait que je venais d’enlever mes lunettes spéciales la vie en rose. Chocolat était en train de terminer, je ne voulais pas les manquer alors j’me suis convaincu que personne ne remarquerait les deux gros auréoles de lait qui transperçaient mon chandail… C’est là que j’ai compris l’utilité des genres de p’tit ronds en tissus ben épais que j’avais reçu à mon shower. Mieux vaut tard que jamais !

J’ai quitté après Éléphant Stone, je marchais les bras croisés de toute façon, mais j’me suis rappelé mon feeling après ma première bière, cet état d’esprit de vivre un FME en plein hiver, de regarder les gens autour de moi et de sentir leur fébrilité comme si on avait mis notre vie sur pause et que là, pour 3 petits jours, le FME faisait entrer du soleil dans la chaumière de notre cœur. En tk pour moi c’était ça !

Une fois arrivée à la maison, mon chum allait voir le show de minuit, mon fils pleurait en demande de lait… pis dieu sait que j’en avais bennnn en masse… !