GUS ENGLEHORN : EXPLORATEUR DU MONDE ET DES ARTS

Par ALEXIS LAPIERRE

Gus Englehorn a passé sa jeunesse entre l’Alaska et Hawaï. Il débarquait hier soir à Rouyn-Noranda pour l’ouverture du Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue. Avec ses Doc Martens, ses pantalons rose-fuchsia et son trench-coat vert foncé, il apparaissait comme un magnifique extraterrestre sur le champ de pratique du Club de golf Noranda qui lui a fait office de scène. 

Gus s’exprime dans un français riche et imagé. Depuis cinq ans, il habite dans la région de Québec avec sa conjointe Estée Preda, qui l’accompagne à la batterie dans tous ses spectacles. Le couple/groupe s’est rencontré dans un sous-sol de Salt Lake City en Utah. Estée faisait alors de la vidéo de streets snowboard avec des femmes et lui était planchiste professionnel. L’artiste de 33 ans a commencé à jouer de la musique au début de la vingtaine de façon intensive. « J’ai commencé à écrire et faire des chansons il y a 10 ans, j’ai travaillé tellement fort qu’à un point, je me sentais déconnecté de mon corps. » 

Son album Death and Transfiguration, paru en 2020 ,reflète bien cet espace mental à la fois mystérieux, aliénant et presque freudien dans lequel Gus nous emmène. L’album débute avec My own paradise, qui ouvre la porte sur son univers. La narration dans ses chansons rappelle celle de Syd Barret l’ex-chanteur de Pink Floyd. La chanson Johnny Colt, quant à elle, a des airs de folk. Gus avoue avoir été obsédé par Bob Dylan à un certain moment dans son processus créatif et cela se sent bien. Cependant, l’orchestration qui se limite une batterie, une guitare et deux voix, donne un ton acidulé, grunge à l’album, le tout avec des textes éthérés qui provoquent l’imaginaire. « L’album reflète mon intérêt pour les choses surréelles. C’est le reflet de mon expérience sur la planète », souligne Gus. Or, le titre Death and transfiguration contraste avec le caractère jovial, voir enfantin de l’artiste. Il explique qu’ayant passé une grande partie de sa vie à voyager, sa musique fait écho à ce sentiment d’être un expatrié partout où il va.  

Bien qu’il n’ait qu’un seul album à son actif, lui et sa copine ont jusqu’à maintenant produit cinq vidéoclips. Grâce à la formation en vidéo d’Estée, le couple prend plaisir à expérimenter, notamment avec une rudimentaire caméra 16 mm qui produit une esthétique différente de ce qu’on est habitués d’observer. Gus m’explique que pour lui, il est important que la communication passe par de multiples médias. Les costumes, la performance sur scène et les vidéoclips sont pour lui tout aussi importants que la musique et donnent une profondeur à son œuvre.  

Gus Englehorn s’est produit hier, le jeudi 3 septembre, au Club de golf Noranda. Il a fait profiter le public des titres tirés de son album Death and Transfiguration et de nouvelles chansons nées pendant le confinement. Sa musique est également disponible sur Bandcamp et autres plateformes d’écoute. 

Crédit photo : Alexis Lapierre

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MAMIILOU : LE PARCOURS PROMETTEUR D’UNE ARTISTE ROUYNORANDIENNE

Par GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU

Lou-Raphaëlle Paul-Allaire, aussi connue en tant que DJ sous le nom de MamiiLou, s’apprête à faire vibrer la scène, les murs et le public du Paramount le samedi 5 septembre prochain, dans le cadre des Nuits électros présentées par le FME. Celle qui assume aussi le rôle de responsable des bénévoles pour la deuxième année consécutive a partagé avec moi sa pause matinale afin de discuter de son parcours musical, de ses projets et de son implication au sein du festival.

Lou-Raphaëlle, originaire de Rouyn-Noranda, pratique le violon depuis l’âge de neuf ans. Elle dit avoir toujours pris plaisir à agencer diverses pièces musicales et à construire des listes de lecture. Elle me raconte d’ailleurs en souriant l’origine du pseudonyme MamiiLou; son surnom sur feu la plateforme de clavardage MSN. Sur les compilations de chansons qu’elle préparait pour ses amis à l’adolescence, ceux-ci l’identifiaient comme DJ MamiiLou, une appellation qui est demeurée depuis. 

Malgré cet intérêt présent depuis toujours pour le mixage musical, ce n’est qu’en 2017 que Lou-Raphaëlle a acquis sa première table de DJ, prenant rapidement ses aises grâce à au bagage musical accumulé au fil des ans. Si elle s’est sentie un peu impostrice à ses débuts, Lou-Raphaëlle a laissé évoluer son style pour finalement diriger son intérêt vers la musique électronique. « J’aime vraiment faire des soirées plus typiquement technos, il semble y avoir un gros boom en région par rapport à ça », se réjouit-elle. Elle poursuit : « Moi je veux montrer aux gens ce que je cherche comme musique, je bâtis quelque chose, je ne compose pas encore, mais en ce moment, j’aime montrer ma recherche musicale et je pense que ça paraît dans mon énergie aussi. » Elle constate aussi avec bonheur une réelle complicité entre les différents DJ de la région, qui s’entraident, échangent sur leurs choix musicaux et s’invitent à leurs soirées respectives.  

Bien que MamiiLou ait participé au FME dans les deux dernières années en créant des ambiances musicales dans les rues de la ville, comme le feront encore plusieurs de ses collègues pour cette édition, elle ne cache pas que le fait d’apparaître sur la programmation officielle lui fait « un GROS velours », en plus de lui donner une certaine pression supplémentaire, qu’elle semble tout de même accueillir avec enthousiasme. 

D’ici à sa prestation de samedi soir, où elle promet des sonorités d’acid et de dark techno, elle veillera, avec tous les autres responsables de secteurs, à la coordination des 250 bénévoles, dont elle souligne le dévouement et l’apport essentiel au bon déroulement du festival. Toujours amoureuse de son violon, elle poursuivra après samedi sa route en tant que MamiilLou, bien sûr, mais aussi en tant que violoniste dans le nouveau groupe rouynorandien entièrement féminin Et on déjeune. 

MamiiLou sera en prestation dans le cadre de la Nuit électro #2 le 5 septembre prochain dès 22h au Paramount. Plus tard dans la nuit, il sera aussi possible d’entendre les DJ Hicky & Kalo. 

Crédit photo : Jade-Breton

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