Il y a beaucoup de poésie dans ce qu’on qualifie de « croche ». Il y a du bon croche et du mauvais croche, s’entend. Mais dans ce qui est non-linéaire, sinueux, pas drette-drette, il y a toujours de l’incertitude, de l’inédit, de la surprise. Ce qui est croche évolue librement, selon sa propre logique, en se sacrant allègrement des conventions. Ce qui est croche est fou, marginal. Excitant. F.M.E. T’as pogne?
Loin d’être un festival de tout-croches (nenon, là), le FME a quand même dû surgir d’un cerveau un peu tordu. Vouloir célébrer la musique émergente dans cette lointaine Abitibi, c’pas complètement aligné avec les chakras du gros bon sens, mettons. Mais, ça marche. Et de cette même belle qualité de crochure a jailli cette idée de convier les habitués du FME dans ces Quartiers d’hiver. C’est beau, moi, j’trouve. Et je suis bien contente de prendre part à cette première édition en tant que blogueuse.
Salut, ça va?
« T’es qui toé? », que tu te demandes à l’instant. Question fort pertinente à laquelle je répondrai ceci.
Je suis une ex-blogueuse des Méconnus. J’y ai jasé de théâtre, de musique et de lecture, grosso modo. J’ai aussi écrit pour le blogue Le Cahier. Dans la vie, je suis recherchiste, des fois pour la radio, surtout pour la télé. J’aime la musique comme j’aime plein d’autres affaires. Je suis donc pas celle qui peut te nommer tous les bassistes du Québec ainsi que leurs side-projects, ou encore t’expliquer avec précision le pourquoi du comment de l’émergence de la culture punk ni t’entretenir pendant des heures de rock prog. Sérieux, non. Moi, je suis plutôt celle qui s’émerveille yinke une coche trop devant un bon show, les yeux qui pétillent, le cœur qui enfle de trop d’excitation. Je suis aussi celle qui aime faire des découvertes, même si je les fais parfois (ok, souvent…) après tout le monde. Je peux te chanter deux-trois standards jazz, parzempe. Chacun ses skills.
Si t’étais au FME cet été, tu m’as vue rester jusqu’à la toute fin du spectacle des Deuxluxes, sous la pluie pis toute, pour la portion acapella. Tu m’as aussi vue trop danser au triplé rockabilly. Si tu seras des Quartiers d’hiver (awaye donc!), tu me verras probablement fort attentive à la qualité vocale du show d’ouverture d’Emilie & Ogden (ben trop hâte), Caroline Keating et Groenland. Tu me verras aussi opiner du bonnet avec frénésie au triplé Heat, Chocolat et Elephant Stone.
Ici d’dans, je vais partager avec toi mon vécu de festivalière, mais aussi d’autres idées sous le thème de l’Abitibi et de la nordicité. Je tenterai ainsi de te convaincre de braver le parc de La Vérendrye pour venir nous voir à la fin janvier (awaye donc, j’ai dit!) ou de te faire compter les dodos avant le grand départ.
Je te donne un gros bec a’ec ma bouche croche et je te dis à bientôt.
Joakim