Dans l’oeil du Leduc

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Les habitués du festival ne s’étonnent plus de voir, dans les racoins les plus sombres de la ville et à des heures pas possibles, cet individu semblant tout droit sorti d’un épisode de TMZ. C’est qu’il en a vu des vertes et des pas mûres, Christian Leduc, depuis qu’il été sacré «photographe officiel du FME»™ très tôt dans l’histoire de l’événement. Armé de son fidèle appareil Nikon, il couvre les grands (et moins grands) concerts programmés au FME, pour le plus grand bonheur de tous, à commencer par ceux qui ont la mémoire défaillante pour une raison ou pour une autre. Car c’est bien ce dont il s’agit ici: croquer des instantanés qui vont passer à la postérité.

Mais ne s’improvise pas photographe qui veut, oh! que non! La ligne est mince entre l’incident diplomatique et le million dollar shot.

L’équipe de La bouche croche a donc demandé à l’expert quelques pièges à éviter dans son travail pour le FME.

1) Il faut, dans la mesure du possible, éviter de prendre des photos des groupes et des artistes lorsqu’ils vivent des moments d’intimité au festival, par exemple quand ils pissent debout dans la ruelle ou quand ils font des cochonneries sur un cap de roche. À moins bien sûr de les aider à réussir un improbable selfie mal éclairé, auquel cas je suis toujours partant. Je suis quand même un professionnel.

2) Il faut, dans la mesure du possible, refuser tout pot-de-vin de la part du sujet de sa photo. Par exemple, si je pose un band dont le drummer est aussi chef cuisinier et qu’il m’offre un vol-au-vent à l’agneau de Charlevoix, eh bien, je suis mieux de dire non. Parce que ce gars-là, après, il va vouloir être en avant-plan sur la photo. Fait que la chicane va pogner avec le chanteur. Si le show est annulé, qui est-ce que le FME va varloper, d’après vous? C’est ça, pas besoin de le nommer.

3) Il faut, dans la mesure du possible, éviter de faire son travail en portant du Lululemon ou tout autre linge mou. Au nombre de fois où je m’assois par terre dans une soirée, ça ne prendrait pas de temps avant qu’on me voie les foufounes. Normalement, ça ne me dérange pas trop. Mais là, j’ai fait un pari avec un dude au centre d’achat, pis j’ai commencé  à me les raser. C’est pas très viril.

4) Il faut, dans la mesure du possible, s’abstenir d’utiliser pendant un show la méga lampe LED que ton beau-père t’a achetée sur AliExpress. Je suis un photographe, pas un char. Pis le band que je photographie, ben, c’est pas un chevreuil. L’ambiance, c’est sacré. Point final.

5) Et puis finalement, il faut, dans la mesure du possible, éviter de rester… à jeun. L’équation est pourtant simple. Quand t’es gorlaud, tout l’monde à l’air plus beau. À titre de photographe, c’est justement la beauté et la vérité du moment que je recherche. Ça fait que j’ai plus de chances d’avoir mon million dollar shot quand je suis pompette comme tout l’monde.

Bon festival!

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