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Un petit gars de la ville en Abitibi

Je n’ai jamais mis les pieds en Abitibi. Je ne connais de l’endroit que les clichés sur les mouches noires et la bitt à tibi. J’ai même dû googler « Abitibi » pour savoir où ça se trouvait sur la map du Québec. Ça m’a permis de constater que ce n’est pas la porte d’à côté. À pieds, un trip jusqu’à Rouyn prends 127h… ça, c’est 5 jours non-stop sans dormir. Par chance, je me rendrai en caravane. J’ai su aussi que les îles Mouk-Mouk existaient vraiment et se trouvaient en Abitibi. Ce n’est pas pour rien. C’est loin en petit Jésus de plâtre votre affaire.

Il n’y a probablement que le FME, donc, qui me ferait sortir de Montréal pour me rendre aussi loin. D’abord parce qu’on m’en parle depuis des années et qu’il semblerait qu’il faut l’avoir vécu au moins une fois dans sa vie (si ce n’est pas 15 fois dans une vie, selon les dires des convertis). Ensuite parce qu’un petit gars de la ville, il faut que ça sorte de temps en temps, sinon ça se fond dans ses pantoufles urbaines pis ça passe ses week-ends à boire du vin au parc Laurier. J’ai personnellement un énorme besoin d’aller voir ailleurs si j’y suis, et de me perdre 620 km plus loin. Je me suis dit que le FME serait salvateur.

Je pars seul. Je ne sais pas qui y sera, sinon les quelques personnes qui ont signifié leur présence sur mon statut Facebook et deux ex futurs chums (ça un ex futur chum, c’est un gars de qui tu tombes follement amoureux… que tu fréquentes pendant des mois… mais avec qui ça fini par foirer pour des raisons de valeurs divergentes plus que de sentiments défaillants.)  Il y aura donc probablement certains malaises en prime en Abitibi… mais bon… il faut souffrir parfois pour avoir du fun (what?!?).

Je vais complètement suivre la vague et les gens qui se trouveront sur mon chemin (d’ailleurs, si je te suis durant le festival pis qu’on se connaît pas, n’ait pas peur, c’est peut-être juste que je suis perdu). Pour le FME, je ne serai pas le petit gars de la ville. Je vais tenter de me faire passer pour un abitibien. Bonne chance me direz-vous. Ce sera mon défi. J’aurai des chemises de bûcherons pour m’aider (C’T’UNE JOOOOOKE… c’était le dernier cliché promis).

Je ne connais pas la moitié des bands qui seront présents cette année. Ce sera donc aussi pour moi la chance de parfaire ma culture musicale. Évidemment, je ne manquerai pas les Louis-Jean, Ariane, Marie-Pier et Fanny de notre belle planète musique, mais j’ai envie d’explorer. D’ailleurs, n’hésitez pas à m’envoyer vos recommandations. Au pire… j’ai hâte.

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Je serai cette personne

Déjà août demain. Au parc Jean-Drapeau, c’est Osheaga. Dans Hochelaga, c’est plutôt tranquille. J’ai clairé mes contrats les plus urgents et je scroll les réseaux sociaux en attendant trois heures et quart : moment précis où le facteur mettra peut-être dans ma boîte à malle le chèque que j’attends avec impatience.

Dernièrement, j’ai quitté un emploi stable pour travailler à mon compte, sans trop évaluer ce qui m’attendait. Tant qu’à y être, j’ai décidé de travailler sur mon laisser-aller. J’essaie d’être plus zen.

Voilà que les petites pointes cyniques arrivent d’un peu partout. Ridicule; les gens sont irrités parce que d’autres, à Osheaga, étalent un peu trop leur joie. Ils semblent avoir plus de plaisir qu’eux. Remettons-les à leur place. Oh, et je plaide coupable : je me souviens moi-même, il y a quelques années, avoir publié une série de looks du jour avec le triste hashtag #nosheaga.

J’étais pas à Osheaga, mais…

Peut-être que ma réaction relève davantage de l’égoïsme que de l’inverse? C’est qu’en fait, je sais très bien que dans moins d’un mois, je serai cette personne. Au FME, j’aurai beaucoup de plaisir. Et voici à peu près pourquoi je vous énerverais :

  • En montant, je prendrai en photo ma poutine à Mont-Laurier.
  • Le lendemain matin, j’instagrammerai plutôt le menu de Chez œufs.
  • Je découvrirai un jeune artiste qui, quelques mois plus tard, sera le gros hit de l’heure et j’en ferai un commentaire déplacé.
  • Je vous dirai c’est comment, Tinder, pendant le FME.
  • Je publierai sans doute au moins un inside avec moi-même d’une impertinence sans nom.
  • En redescendant, je chialerai pour chialer, pognée dans le trafic à Rivière-Rouge; puis, je supprimerai. On est zen ou on l’est pas.

Qui m’aime me suive, comme on dit. Après deux ans de pause, j’ai décidé de me rendre à Rouyn-Noranda pour le FME. Sans partenaire de shows d’avance, sans sécurité financière, avec toutes les dépenses que ça implique et surtout, avec un seul but : ressentir de la joie.

D’ici là, il faut se reposer, beaucoup. Parce que bien que j’aie l’intention d’être plus sage qu’avant, ça risque d’en être une rough, on se fera pas de cachotterie. Ce soir, je vais aller me coucher tôt. Quand j’entendrai les jeunes saoulons rentrer du Morelli en hurlant comme des débiles, je me dirai : « hey, relaxe, veux-tu ? »

Tu as déjà été cette personne.