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CFME: imperfections essentielles

Une des choses qui font que le FME est vraiment dans une classe à part au Québec, c’est bien l’existence de CFME, la radio du festival. En connaissez-vous beaucoup, des événements où une poignée de bénévoles prend le contrôle des ondes FM pendant quelques jours? Pas moi.

Au départ, je devais réaliser une entrevue pour le fanzine avec la directrice de la radio, Jessica Gagnon. Je trouvais ça important. J’ai toujours cru que c’était bête que CFME ne soit pas en ondes à longueur d’année et que ce serait un laboratoire incroyable pour former des nouveaux talents, autant à la technique qu’à l’animation. J’aurais aimé qu’on en discute, entre autres choses.

Mais on a manqué de temps et j’avais un tas d’autres textes à livrer au graphiste et à notre coordonnatrice.

J’ai tout de même pu recueillir quelques commentaires de sa part, à quelques jours du début du FME.

«Ce que j’apprécie personnellement du CFME, c’est que l’animation vient avant tout des festivaliers, comme le webzine, d’ailleurs, explique la directrice. Je trouve toujours ça intéressant, la préparation qui est mise dans les émissions. Les animateurs couvrent le Festival à leur manière, avec leur propre vision. Il y a un peu de maladresse, de naïveté, des surprises, des moments savoureux. Quelques fois, c’est bon, alors que parfois, ce l’est un peu moins. Mais, ce n’est pas grave! C’est le plaisir qui est important! C’est à l’image du FME!»

[audio:http://radio.uqat.ca:8000/cfme.mp3] »» Écoutez CFME en direct!

N’empêche, CFME sert de tremplin (parlez-en à Félix B.) à tous ceux qui souhaitent explorer une des facettes du travail à la radio et on imagine mal un FME sans le 91,9. Quant aux imperfections, de grâce, gardez-les précieusement comme autant de témoignages de la volonté d’offrir du matériel authentique, libre. Bref, pour prendre un break de ce qui se fait sur 97,8% de la bande FM.

Dix ans dans l’bois

On peut dire que le FME a contribué grandement à sortir Rouyn du bois et la faire rayonner comme capitale culturelle. Cette année, on célèbre les 10 ans du FME, alors il faut se le dire : quelle belle initiative! Et tout ça à plusieurs kilomètres des grands centres.

Ça fait quand même un bail que les gens d’ici et d’ailleurs se déplacent pour venir voir notre Nord, celui qui a toujours eu un plan…  Les années 30, la mine, Rouyn se développe et attire toute sorte de monde. Des Ukrainiens et  des Polonais viendront travailler trop fort dans nos mines. Des Canadiens français viendront également se faire exploiter en masse, mais aussi partir des petits commerces et entreprises. Un nouveau monde…!!!! [air de toune de Disney]

Maintenant, Rouyn attire une nouvelle bande de gens, des gens difficiles, qui ne se déplacent par pour une tranche de baloney, qui ont trop peur d’aller où il n’y a rien : des Montréalais. Oui, madame! Et ça, c’est beaucoup à cause du FME, qui chaque année, propose une programmation d’enfer dans un décor automnal (genre colonie de vacances mélangé avec camp de chasse) et invite les gens d’ailleurs dans la province à venir à Rouyn-Noranda pour 4 jours (et nuits) folles de musique et de célébrations.

Oui! Car il y a d’autres activités à Rouyn, chers amis, que d’aller regarder le moteur de sa Nissan dans le parking de l’hôpital ou de traîner au monument!  Dans ma jeunesse, les seuls artistes internationaux qui visitaient les scènes au fond de la 117, c’était Mitsou et Samantha Fox — vous vous en rappelez, trentenaires? Je crois que le plan était surtout de combler un manque, vu l’absence de bar de tout-nus à l’époque. Ouf. Samantha peut revenir faire un tour si elle le veut, mais je préfère Feist, Timbre Timbre et Radio Radio.

Alors, le FME débute et j’ai le cœur rempli juste à l’idée de voir la ville qui m’a élevée s’animer de la sorte! Je vois déjà ce qui va arriver : il y a toujours une journée où il pleut : j’attrape la nostalgie cette journée-là. Après un concert improvisé dans le no man’s land près de la mine, je me retrouve assise sur la fontaine de l’hôpital en espérant qu’une fois de temps en temps, il y a encore des flos qui mettent de la mousse dedans.

Mon cœur est plein, la ville est pleine. Avec mon t-shirt de loup sur lequel on peut lire : Rouyn-Noranda, je contemple la ville. C’est d’icitte que j’viens!
Suivez mes aventures sur La Bouche Croche, tout au long de ces quatre jours intenses de folies musicales! Surtout, répandez de l’amour en ville! Faites des Calinours de vous-mêmes et allez à la rencontre des gens de Rouyn! Comme dirait mon bon chum Mario — il est peu éduqué, mais il a la sagesse de l’âme, ce vieux Mario : «C’est dans le fin fond de la mine qu’on trouve les plus belles carottes (minières, bien sûr)».

Bon FME! Métalement vôtre,
Harvey Métal