Par Jade Bourgeois, membre de l’Escouade bohémienne spécial FME
Il faisait froid pour cette première journée (à vie, dans mon cas!) du FME, mais rien n’aurait pu calmer l’effervescence des préparatifs de dernière minute. C’est tout un village qui s’est bâti au beau milieu de Noranda, riche de ses salles de spectacles au cachet original et de ses petits bars de quartier. Artistes, bénévoles et festivaliers se côtoient et se mélangent, formant une grande famille artistique partageant un même but : profiter de toute la magie et de l’ambiance du FME au maximum. Tout, ou presque, se fait à pied : même la traditionnelle marche vers la poutine de fin de soirée (ou de début de journée…) du restaurant Chez Morasse.
De mon côté, le poste de responsable de la salle de l’Agora des arts m’a amené à vivre le doublé incroyable de Nakhane et Hubert Lenoir. Dans une ambiance bouillante (la climatisation était brisée!), des centaines de personnes se sont collées les unes sur les autres pour vivre un moment mémorable.
L’artiste sud-africain Nakhane a lancé la soirée d’une bien belle façon avec sa voix douce, son charisme évident et ses arrangements électropop envoûtants. Une belle découverte pour la plupart d’entre nous qui avons très hâte de nous plonger dans son plus récent album You Will Not Die.
C’est tout un univers à part qui s’est créé dès l’apparition d’Hubert Lenoir et de ses musiciens. Le jeune artiste a enflammé la scène — et la foule! — lors de chacune des pièces jouées. Cette bête de scène se l’est jouée insolent, allant jusqu’à distribuer des doigts d’honneur et à cracher de la bière, mais est resté généreux du début à la fin du spectacle. Les moments mémorables n’ont jamais cessé de se succéder dans une ambiance survoltée — et encore très bouillante. Hubert Lenoir a plongé dans la foule pour faire du bodysurfing, a invité tous les membres de son groupe à chanter individuellement et a surpris tout le monde en grimpant sur le balcon pour jeter des canettes de bière aux spectateurs du parterre! Tel un Jésus nouveau genre, il s’est juché au haut de ce qui fut autrefois une église. Une prestation enlevante qui restera certainement dans la mémoire de tous les festivaliers présents pour très longtemps!
Cette première journée de festival m’a conquise. Tout le monde est adorable et fascinant. Des instants uniques se produisent à toute heure du jour ou de la nuit, pour ajouter à la grandeur d’un FME à échelle humaine.