Par Étienne Lefebvre-Guimont, membre de l’Escouade bohémienne spécial FME
De la fusion entre le groupe Karkwa et Patrick Watson est né le composite Karkwatson, ressuscité le temps d’une seconde vie lors de deux représentations au FME. Cette union avait d’abord été présentée à une époque où Karkwa et Patrick Watson étaient à leur zénith au Québec. De retour dix ans plus tard, les attentes du public étaient grandes, et manifestement palpables dans la salle de l’Agora des Arts, là où formation éphémère s’est produite le vendredi et le samedi soir.
Qualifié de « concert d’exception » par le monde journalistique et artistique de l’époque, Karkwatson avait bien des raisons d’être attendu; la réussite de la formation culte Karkwa sur la scène artistique québécoise et le sentiment de vide laissé par son absence, le succès de la carrière solo de Louis-Jean Cormier et la réputation de Patrick Watson de donner des concerts d’une grande qualité en sont quelques exemples. Beaucoup d’attentes, donc, chez les nostalgiques d’un passé pourtant pas si lointain.
Le groupe est arrivé sur scène samedi en s’étant promis de jouer plus tranquillement que la veille. Mais la rencontre des deux entités artistiques, trop attendue, trop importante et symbolique, ne pouvait se permettre d’être seulement un show « plus tranquille ». L’impatience positive de la foule, son désir d’avoir quelque chose de riche et d’intense, était palpable par tous et chacun. Ce sentiment aura eu raison du vœu pieux exprimé par Cormier.
Les compositions rock du groupe Karkwa ont fusionné avec celles de Watson, plus douces et planantes. Le résultat était sublime; l’interprétation des chanson Into Giants et de Marie tu pleures, qui a animé le public qui entonnait les paroles, ou encore celle de Hearts et ses rythmes dansants, ont su entraîner les festivaliers. La magie a opéré
Les compositions instrumentales et l’énergie dégagée par la complicité volontaire des membres de Karkwa avec Patrick Watson a été ressentie dans la salle et chez les festivaliers, qui n’ont d’ailleurs pas hésité à reprendre certains airs musicaux sous les manière bon enfant de Patrick Watson. En fin de spectacle, Watson s’en est d’ailleurs donné à cœur joie en entraînant la foule dans des exercices de vocalises loufoques.
La qualité musicale riche de sens et d’émotions a été au rendez-vous, et le temps passé à écouter Karkwatson s’est écoulé avec une rapidité qui n’a d’égale que la qualité sonore de cette rencontre particulière. Véritable tour de force de la part du FME, la seconde rencontre de leurs univers respectifs s’est voulue résolument réussie.
Beau texte ! Ça compense un peu pour mon absence. . merci.